À l’occasion de l’inauguration du salon de l’armement terrestre Eurosatory en France, le président Emmanuel Macron émet le souhait d’une« réévaluation » de la loi de programmation militaire 2019-2025 pour « ajuster les moyens aux menaces ».
« J’ai demandé au ministre et au chef d’état-major des Armées de pouvoir mener dans les semaines qui viennent une réévaluation de cette Loi de programmation militaire à l’aune du contexte géopolitique », a-t-il affirmé, en estimant que la France est « entrée dans une économie de guerre dans laquelle, je crois, nous allons durablement nous organiser », et « dans laquelle on ne peut plus vivre avec la grammaire d’il y a un an ».
Dans certaines circonstances, des matériaux ou des entreprises civiles pourraient être réquisitionnées à des fins militaires, alors que la guerre en Ukraine a mis en lumière la faiblesse des stocks militaires dans les pays occidentaux.
Mais le président français s’interroge également sur l’appareil de production de défense de l’Europe. Il faut encourager une industrie européenne de la défense plus forte. Si les industriels de l’armement ont l’habitude de travailler sur le temps long pour produire des petites quantités, essentiellement de matériel sophistiqué, l’énorme consommation de munitions en Ukraine et en Russie et l’ampleur des destructions, remettent en question ces petites séries et posent crûment la question des stocks.
La Commission européenne travaille sur la création de deux fonds afin d’aider les États européens à renforcer leur défense, ainsi que sur une possible baisse de TVA pour les achats d’armes européennes. L’un doit simplement aider en urgence les États qui ont donné du matériel militaire à l’Ukraine à reconstituer leurs stocks. L’autre doit inciter les 27 États membres à des achats groupés, afin de créer des effets d’échelle et de compétitivité pour les industriels européens.