En 2018, les émissions GES du secteur de la chimie représentaient 20,1 Mt CO2e, soit 25 % des émissions de l’industrie (79,5 Mt CO2e) et 90 % des émissions de la filière chimie-matériaux. Le secteur de la chimie constitue ainsi l’un des trois secteurs les plus émetteurs de l’industrie, avec la métallurgie (19,3 Mt CO2e)et les matériaux de construction (18,4 Mt CO2e).
L’industrie de la chimie a réduit ses émissions de gaz à effet de serre de 63 %, entre 1990 et 2018, alors même que la valeur ajoutée du secteur augmentait de 26 %, notamment grâce à une diminution des émissions de N2O, liées à la production d’acides adipique et nitrique et à une amélioration de l’efficacité énergétique de sa production d’énergie et de ses procédés.
En novembre 2022, le Président de la République avait demandé aux 50 sites industriels les plus émetteurs de CO2, qui représentent près de 55 % des émissions industrielles, d’établir des trajectoires de décarbonation, faisant appel à un panel de solutions : conversion de chaudières gaz en chaudières biomasse, électrification des procédés industriels, efficacité énergétique, hydrogène, captage et stockage de CO2 (CCS).
En échange de ces trajectoires de décarbonation ambitieuses, l’État s’engage à soutenir financièrement les industriels. Cela doit lui permettre de planifier le déploiement des technologies de décarbonation et pour les entreprises de réduire les risques. L’engagement de l’État permet de soutenir financièrement les projets, s’ils sont assez ambitieux, et de développer les infrastructures et de produire les énergies décarbonées nécessaires (électricité bas-carbone,hydrogène, biomasse…). Une signature de « contrats de transition écologique » sera opérée sur cette base entre les industriels les plus émetteurs et l’État.
La trajectoire cumulée de décarbonation des 50 sites atteindrait ainsi -45 % en 2030.
Les principaux leviers de décarbonation de l’industrie sont :
En 2030 : l’électrification (environ 1/3) le CCS (environ 1/3), l’efficacité énergétique et chaleur, changement de procédés, hydrogène et biomasse
En 2050 : CCS (environ 1/3), électrification des procédés (environ 1/3), hydrogène et biogaz, changement de procédés, efficacité énergétique et chaleur
En plus des 50 émetteurs, les comités stratégiques de filière (CSF) les plus émetteurs ont remonté leurs feuilles de route de décarbonation. Ainsi, la filière de la chimie se donne pour objectif de réduire les émissions de GES de 49% entre 2015 et 2030 et de 84 % à l'horizon 2050 dans un scénario ambitieux .Il s’agit pour cela de mobiliser l’ensemble des leviers disponibles, notamment électrification, biomasse, CCS et hydrogène bas carbone.
(Source Le Monde de l'Énergie)